K., un lecteur du Blog du Recruteur, me posait récemment la question :
“Je suis en plein processus de recrutement et on me demande de fournir des références.
L’organisation de l’entreprise dans laquelle je travaillais il y a 1 an me rattachait à un supérieur hiérarchique à un très niveau dans l’organigramme (un directeur) et qui n’avait donc pas de visibilité sur mon travail et mon comportement. J’ai donc donné en référence les coordonnées d’un collègue plus expérimenté qui m’avait supervisé dans quelques missions.
Le chasseur de tête insiste pour avoir une reference de mon N+1. Me voici donc obligée de prendre contact avec quelqu’un qui ignorait presque mon existence. Ce supérieur n’a pas répondu à ma sollicitation et me voilà donc en course face des candidats bien recommandés…
Comment interpréter objectivement le silence à ma sollicitation (on n’est pas obligé de faire un portrait flatteur) ? Dans mon cas précis, la référence de mon N+1, s’il avait accepté ma demande, aurait-elle une quelconque pertinence ? En tant que recruteur, quelle analyse faites-vous de cette situation ?”
Je ne suis pas partisan des prises de références systématiques. En revanche, lorsque l’on me demande d’en effectuer, je prends cela comme une « formalité administrative » : je la fais en m’attendant à ce que l’on va me dire, même s’il arrive en creusant que je découvre des éléments étonnants sur une candidature.
Il est ainsi arrivé que l’on me donne de faux contacts. Afin de valider que j’ai bien la bonne personne en ligne, je lance généralement d’emblée quelques termes techniques sur un air naïf pour que la personne pense que je ne sais pas de quoi je parle, et je vois si elle me reprend correctement.
En revanche, il est extrêmement rare que l’on me donne une mauvaise référence si je parle à la bonne personne…
Pour revenir à votre situation, je n’aurais pas souhaité non plus avoir de référence de la part de l’un de vos collègues. C’est peut-être lui qui vous a supervisé, mais ce n’est pas lui qui vous a piloté, qui vous a donné des objectifs, et qui répondait de la qualité de votre travail.
Le problème de votre situation, ce n’est pas que la référence soit bonne ou mauvaise, c’est l’absence de référence à fournir, qui suscite une inquiétude chez un recruteur. Il doit se demander si vous ne cherchez pas à cacher « un squelette dans le placard ». Et je le comprends. Je n’ai jamais rencontré de supérieur hiérarchique qui refuse de donner une référence orale pour un ancien salarié, sauf dans des cas où cela s’était mal passé.
Quelques entreprises ont pour règle de ne jamais donner de références (ni bonnes ni mauvaises) mais de ne communiquer que le titre du salarié et ses dates d’entrée et de sortie dans la société. Peut-être pouvez-vous vous rapprocher de votre ancien service de ressources humaines qui, à défaut de pouvoir juger de votre travail, pourra attester de votre emploi et de sa durée, et confirmer qu’il n’y a pas eu de souci à leur connaissance dans votre collaboration.
C’est dur, mais la prise de référence n’évalue pas que votre compétence en tant que professionnel, mais questionne bien une certaine dimension politique liée à votre qualité de candidat (un bon candidat n’est pas nécessairement un bon professionnel, et vice-versa).
Beaucoup de personnes vous le conseilleront : entretenez votre réseau. Vous serez très bon sur votre poste si vous êtes compétent. Vous pourrez faire un joli bout de carrière si vous savez être « politique » et entretenir un réseau de contacts, d’anciens employeurs et de potentiels futurs partenaires.
Bon courage, et tenez-nous au courant de la suite.
Jean-Marie
PS : Si comme K., vous avez une question pratique sur le recrutement que vous souhaiteriez nous soumettre, ou besoin d’un conseil, n’hésitez pas à nous contacter.

Fondateur et Dirigeant de WorkMeTender
Passionné de recrutement, cela fait 12 ans que j’aide les entreprises à recruter les meilleurs talents, en proposant des solutions simples et innovantes. A travers WorkMeTender, je propose mes services pour accompagner DRH, Responsables Recrutement, Recruteurs et Responsables Marque Employeurs dans l’atteinte de leurs objectifs.
J’enseigne également le recrutement et la Marque Employeur au CELSA.
Bonjour,
J’aimerais savoir si les avis donnés par notre manager lors des entretiens annuels de carrière comptent comme références ? Sachant qu’ils sont consignés chaque année par écrit dans notre bilan professionnel annuel.
Vous remerciant d’avance et dans l’attente de votre retour,
Cordialement,
Karine D.
Bonjour Karine,
Merci pour votre question. Les courriers de référence sont en effet peu demandés. On leur préfère généralement un entretien oral rapide avec le référent. La raison est simple : si on veut qu’une prise de référence ne soit pas totalement inutile, il faut pouvoir poser des questions précises, spécifiques et adaptées à la situation.
En revanche, vous pouvez toujours les joindre lorsqu’un recruteur vous demande les coordonnées de votre référent, si ça peut rassurer…
Bien à vous,
Jean-Marie
Bonjour,
Tout les cabinets de recrutement me demandent des références et je suis dans l’incapacité de leur en donner car j’ai occupé 2 postes en 7 ans, mon 1er N+1 est à la retraite et dans mon dernier emploi mes 2 N+1 qui se sont succédés ont tout 2 été remerciés… J’avais leur numéro de téléphone professionnel (téléphone de fonction) et après leur départ (et le mien), j’ai donc perdu leur contact.
Très clairement, les cabinets me font comprendre que ce n’est pas normal mais concrètement je ne sais pas quoi faire à part leur dire le plus honnêtement possible ce que je vous ai dit auparavant ou proposer de fournir des numéros de certains collègues avec qui j’étais en bon terme tout en précisant que forcément, leur avis pourrait être un peu biaisé du fait de nos bonnes relations.
Que faire dans ce cas?? je ne vais pas en inventer !
Bonjour Seb,
Pas évident. Peut-être pouvez-vous tentez de recontacter vos anciens N+1 à travers les réseaux sociaux ?
Expliquez-leur votre situation et demandez-leur si vous pouvez communiquer leur numéro de portable personnel.
Vous pouvez également tenter de vous rapprocher du service RH de votre ancien employeur, qui à défaut d’avoir travaillé directement avec vous, devrait pouvoir faire office de référent (les RH savent tout sur vous !).
Une autre piste pourrait de donner en référence vos anciens N+2, s’ils ont eu de la visibilité sur votre travail.
L’important c’est de trouver des solutions et de faire de propositions au cabinet de recrutement qui vous demande des références, si le job vous intéresse vraiment ce serait dommage de passer à côté à cause d’une formalité administrative (car c’est bien ce que sont les prises de référence).
Les jeunes diplômés sont très forts pour ça. Il y a des recruteurs qui demandent des références à des jeunes qui n’ont jamais travaillé (ne cherchez pas la logique, et ne leur parlez surtout pas de recrutement sur le potentiel, vous leur feriez mal à la tête). Heureusement, les stages leur permettent de répondre à cette requête la plupart du temps.
Mais dans des cas extrêmes, j’ai eu des candidats jeunes diplômés qui m’avaient donné en référence un de leur profs d’université, voire même une fois on m’a donné le numéro d’un prêtre !! (que j’ai refusé d’appeler).
Au moins, les candidats avaient le mérite d’essayer et de montrer leur motivation pour trouver une solution à cette requête.
En espérant avoir pu vous aider, bon courage dans votre recrutement !
Bien à vous,
Jean-Marie
Lors d’un entretien d’embauche, tout s’est très bien passé, et à la fin on m’a demandé les références. Je voulais donner les coordonnés des anciens collègues ou des clients pour qui j’ai travaillé, mais la HR a insisté pour avoir le numéro de mon ancien directeur – sauf que nous nous sommes quittés de mauvais terme, et c’était ma première et dernière expérience professionnelle. (On a été une petite structure et il était mon seul supérieur. Avec un collègue de travail on est parti à peu près en même temps – lui démission et moi fin de CDD, en laissant presque 0 le savoir-faire dans l’entreprise. Donc forcément il était un peu amère, mon ancien directeur, il a même imaginé que c’était moi qui a encouragé le départ de mon ancien collègue.)
Donc j’ai quand même fourni son nom et prénom mais je suis presque sûr qu’il ne soit pas complètement neutre.
Vous avez des remèdes dans cette situation pour sauver la situation SVP?
Hello Zhang,
Ca peut arriver de partir en mauvais termes, mais dans ce cas il faut jouer franc-jeu avec le recruteur et lui expliquer clairement et simplement ce qui s’est passé.
En l’occurrence vous êtes parti à la fin de votre CDD et votre patron n’avait pas envie que vous partiez.
Pour ce qui est de « sauver la situation », non il n’y a pas de remède à part la franchise 😉
Bon courage pour la suite,
Jean-Marie
Bonjour Jean-Marie,
Je suis en train d’envoyer des candidatures spontanées et au dos de ma lettre de motivation je mets carrément des références (nom et numéro)…
Est-ce une bonne idée?
Sachant que tout le monde ne fait pas de contrôle; en fait c’est juste pour montrer que je n’ai rien à cacher…(en croisant tout de même les doigts! 🙂 )
Hello Mina,
Oui ça se fait beaucoup sur les candidatures anglo-saxonnes.
Tant que tes référents t’ont donné leur accord, pourquoi pas, mais ils n’ont peut-être pas envie que leur numéro soit envoyé à tous les recruteurs… Par exemple en cabinet de recrutement, les recruteurs récupèrent souvent les numéros de référents indiqués sur leurs CVs pour s’en servir autrement (recrutement, prospection…).
Prudence donc avec cette pratique !
Mais effectivement, j’imagine que pour beaucoup de personnes ça donnera une image « je suis sûre de mon travail et je n’ai rien à cacher ».
Bonjour,
J’ai eu un rendez-vous pour un entretien d’embauche 2 semaines avant l’entretien. Or, la veille de cet entretien le recruteur m’a appelé pour me signaler qu’il avait pu joindre mon employeur N-1 et qu’il lui aurait signaler que cela s’était mal passé ce qui n’était pas le cas. Pensez-vous que je puisse lui faire parvenir mes références en lui signalant que cette personne l’a mal renseigné à mon sujet (on ne le voyait qu’une heure par semaine, elle ne peux pas être objective sur mon travail). J’en suis partie car l’entreprise a été racheté et que le nouvel employeur venait avec son personnel.
Je n’ai absolument rien à caché et j’ai de bonnes références (des cabinets comptables, collègues, supérieurs,…).
Tous cela risque risque de faire défaut à ma carrière professionnelle.
Est-ce une bonne idée?
Bonjour Jean-Marie,
Je passes des entretiens et on me demande des références. Je donne le numéro de N+1. Sauf que ce N+1 à deux faces:
1- quand il est devant, on se parle sans aucun problème. Ce N+1 m’à même dit de donner ces coordonnées si on me les demande.
2- quand une entreprise contacte mon ancien N+1. Mon ancien N+1 dit des choses inimaginable sur moi.
Mon ancien N+1 ne voulait que je quitte son entreprise.
Là je ne sais plus quoi faire. Est-ce que c’est obligé de donner des références ? Qu’est ce qu’il faut faire dans ce cas?