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Photo du rédacteurJean-Marie Caillaud

Comment faire si on ne peut pas donner de référence ? Etude de cas


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K., un lecteur du Blog du Recruteur, me posait récemment la question :


“Je suis en plein processus de recrutement et on me demande de fournir des références.
L’organisation de l’entreprise dans laquelle je travaillais il y a 1 an me rattachait à un supérieur hiérarchique à un très niveau dans l’organigramme (un directeur) et qui n’avait donc pas de visibilité sur mon travail et mon comportement. J’ai donc donné en référence les coordonnées d’un collègue plus expérimenté qui m’avait supervisé dans quelques missions.
Le chasseur de tête insiste pour avoir une reference de mon N+1. Me voici donc obligée de prendre contact avec quelqu’un qui ignorait presque mon existence. Ce supérieur n’a pas répondu à ma sollicitation et me voilà donc en course face des candidats bien recommandés…
Comment interpréter objectivement le silence à ma sollicitation (on n’est pas obligé de faire un portrait flatteur) ? Dans mon cas précis, la référence de mon N+1, s’il avait accepté ma demande, aurait-elle une quelconque pertinence ? En tant que recruteur, quelle analyse faites-vous de cette situation ?”

Je ne suis pas partisan des prises de références systématiques. En revanche, lorsque l’on me demande d’en effectuer, je prends cela comme une « formalité administrative » : je la fais en m’attendant à ce que l’on va me dire, même s’il arrive en creusant que je découvre des éléments étonnants sur une candidature.


Il est ainsi arrivé que l’on me donne de faux contacts. Afin de valider que j’ai bien la bonne personne en ligne, je lance généralement d’emblée quelques termes techniques sur un air naïf pour que la personne pense que je ne sais pas de quoi je parle, et je vois si elle me reprend correctement.


En revanche, il est extrêmement rare que l’on me donne une mauvaise référence si je parle à la bonne personne…


Pour revenir à votre situation, je n’aurais pas souhaité non plus avoir de référence de la part de l’un de vos collègues. C’est peut-être lui qui vous a supervisé, mais ce n’est pas lui qui vous a piloté, qui vous a donné des objectifs, et qui répondait de la qualité de votre travail.


Le problème de votre situation, ce n’est pas que la référence soit bonne ou mauvaise, c’est l’absence de référence à fournir, qui suscite une inquiétude chez un recruteur.


Il doit se demander si vous ne cherchez pas à cacher « un squelette dans le placard ». Et je le comprends.


Je n’ai jamais rencontré de supérieur hiérarchique qui refuse de donner une référence orale pour un ancien salarié, sauf dans des cas où cela s’était mal passé.


Quelques entreprises ont pour règle de ne jamais donner de références (ni bonnes ni mauvaises) mais de ne communiquer que le titre du salarié et ses dates d’entrée et de sortie dans la société.


Peut-être pouvez-vous vous rapprocher de votre ancien service de ressources humaines qui, à défaut de pouvoir juger de votre travail, pourra attester de votre emploi et de sa durée, et confirmer qu’il n’y a pas eu de souci à leur connaissance dans votre collaboration.


C’est dur, mais la prise de référence n’évalue pas que votre compétence en tant que professionnel, mais questionne bien une certaine dimension politique liée à votre qualité de candidat (un bon candidat n’est pas nécessairement un bon professionnel, et vice-versa).


Beaucoup de personnes vous le conseilleront : entretenez votre réseau.


Vous serez très bon sur votre poste si vous êtes compétent. Vous pourrez faire un joli bout de carrière si vous savez être « politique » et entretenir un réseau de contacts, d’anciens employeurs et de potentiels futurs partenaires.


Bon courage, et tenez-nous au courant de la suite.

Jean-Marie


PS : Si comme K., vous avez une question pratique sur le recrutement que vous souhaiteriez nous soumettre, ou besoin d’un conseil, n’hésitez pas à nous contacter

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