Les profils les plus courtisés se font contacter plusieurs fois par jour sur Linkedin. Comment dans ces conditions pouvez-vous réussir à entrer en contact avec les candidats qui vous intéressent ? Comment maximiser votre taux de réponse aux InMails ?
Voici les 4 règles à respecter :
On parle régulièrement de l’importance de personnaliser les messages envoyés aux candidats. Si vous avez une vraie opportunité à apporter à une personne que vous souhaiteriez voir devenir candidate, il peut être extrêmement frustrant de se retrouver noyé parmi une myriade de messages commençant par « Etes-vous l’écoute du marché ?«
Il est donc nécessaire de personnaliser à la fois le titre et le contenu du message pour sortir du lot et vous faire remarquer par la personne que vous essayez de contacter. Pourquoi ce candidat ouvrirait votre mail plutôt que les 10 autres qui viennent d’arriver en même temps ?
Mais personnaliser de manière illusoire et artificielle n’est pas la solution. Il faut réellement vous intéresser à la personne et vous adresser à lui avec sincérité.
Pour autant, vous avez un job à faire et vous avez besoin de lui parler, alors comment maximiser vos chances de faire mouche ?
1/ Identifier ce qui est saillant sur le profil
Il faut prendre le temps de parcourir le profil pour identifier ce qui semble vraiment important à la personne ciblée. On part du postulat suivant :
Si un élément est mentionné sur le profil, c’est sans doute que la personne lui accorde un minimum d’importance.
En allant plus loin : si un élément est mis en avant sur un profil alors que ce n’est pas courant de le mentionner, on peut même supposer que la personne lui accorde beaucoup d’importance.
Premier exemple -> Un profil RH.
C’est une personne qui pourrait être Assistante RH dans un grand groupe comme Généraliste RH dans une PME. Mais elle met en avant 2 éléments saillants :
Déjà, elle parle de MOOC qu’elle a menés sur des sujets qui ne sont pas toujours courants dans les RH : le Digital, et la Gestion de Projet (pour autant, des aspects critiques sur ce métier). Mais si elle prend la peine de le préciser, j’imagine que c’est soit parce qu’elle veut montrer qu’elle fait de la veille de manière active et régulière, soit parce qu’elle est intéressée par un poste qui comportera une dimension « projets transverses ». Continuons.
Pour chacune de ses expériences, elle fait l’effort de noter les projets qu’elle a menés. Avec ce que l’on a relevé avant, on voit bien que même si elle a de l’expérience sur un poste d’assistanat RH, elle sera avant tout intéressée par des postes qui lui permettront de s’investir sur les sujets RH. Si je veux la contacter pour lui proposer un poste, c’est donc sans doute cette approche que j’aborderai.
Deuxième exemple -> Un Développeur Java.
On voit qu’il y a peu d’infos sur les expériences de cette personne, qui ne donne que les grandes lignes de ses différents postes. On ne connait même pas son employeur actuel.
Pour autant, il y a des informations riches sur ce profil. On voit par exemple que le premier centre d’intérêt cité est l’Open Source (définition), avant ses autres loisirs. Si l’on travaille sur des projets utilisant des technologies open source, on aura donc tout intérêt à mettre cela en avant.
Mais en descendant plus bas, on voit que cette personne mentionne participer au JUG Paris, un rassemblement de passionnés qui échangent autour d’une technologie spécifique. Au vu du peu d’infos que le candidat a mis dans son profil Linkedin, s’il a pris la peine de remplir ce champ (très rarement rempli par ailleurs), c’est sans doute que cela est important pour lui. Donc si en tant qu’employeur, je suis impliqué dans des communautés techniques, le mentionner dans mon message augmentera sans doute les chances qu’il ait envie de me répondre.
Identifier les informations saillantes d’un profil est une étape-clé si l’on veut pouvoir adopter une approche réellement personnalisée. Et c’est valable pour tous les métiers.
2/ Ne pas venir les mains vides
Déjà parce que c’est malpoli, ils vous ont appris quoi vos parents ?? 😉
Si vous contactez une personne qui n’est pas candidate, il faut lui apporter quelque chose. Avoir « une opportunité professionnelle » ne suffit pas. Si vous êtes 15 à proposer une « opportunité professionnelle » alors ça n’est plus une opportunité, c’est un spam et on ne vous lira pas, même si votre opportunité est fantastique.
Que pouvez-vous lui apporter ? Un cadeau, une info, quelque chose en lien avec ce qui semble tenir à coeur à la personne que vous contactez (cf. le premier point de cet article).
Vous avez vu un article de blog récent sur le métier sur lequel vous recrutez en faisant votre veille ? Envoyez-le lien au candidat dans le mail et demandez-lui son avis. Vous organisez un événement métier prochainement ? Invitez le candidat à venir et à participer.
Vous devez donner pour avoir le droit de demander.
3/ Parler de manière simple
Imaginez que vous rencontriez la personne que vous contactez, mais dans la vraie vie, face à face. Commenceriez-vous la conversation par « Bonjour, nous sommes une entreprise leader dans la corne de caribou… êtes-vous à l’écoute du marché ? ».
Non, vous allez engager la conversation, et seulement après avoir donné envie à l’autre personne d’échanger avec vous, vous pourrez poser les questions que vous souhaitez poser (sauf « êtes-vous à l’écoute du marché ? »)
Vous devez gagner le droit de poser vos questions de recrutement.
Et surtout, vous devez rester humain pour le faire. Vous cacher derrière un discours corporate ne va pas assouplir la communication entre vous. Adopter une posture de recruteur qui ne donne pas d’infos parce que « tout est confidentiel » ne va rien vous apporter.
Soyez honnête, franc et direct, et dites-les choses telles que vous les pensez. On a beaucoup plus envie de répondre à des êtres humains qu’à des robots ou à des cravates qui parlent (mon dieu, ça pourrait être le scenario d’un film d’horreur ! LES CRAVATES QUI PARLENT).
4/ Toujours instaurer une dynamique
Quelle est l’étape suivante ?
Vous contactez cette personne parce que vous avez envie d’échanger avec elle.
Vous avez envie d’échanger avec cette personne parce que vous avez envie d’en savoir plus sur son profil (envies, vision, compétences…).
Vous avez envie d’en savoir plus sur son profil parce que vous avez envie d’embaucher (sur le papier) cette personne,
Donc si vous ne créez pas l’échange, comment allez-vous pouvoir l’embaucher ?
Un poste ne se pourvoit pas tout seul, et c’est votre job d’entrer en contact avec des personnes pouvant correspondre à votre besoin.
Si la personne contactée vous répond qu’elle n’est pas intéressée, allez-vous simplement lui dire « merci, à bientôt » ? Je ne vous le conseille pas, où tous les efforts que vous aurez faits pour engranger la conversation auront été faits en vain.
Pensez toujours à l’étape suivante de cet échange, proposez-là de manière concrète et mentionnez une date précise. Invitez la personne à vous retrouver lors d’un événement métier. Proposez-lui de venir déjeuner avec elle et de lui présenter au passage une personne avec qui elle pourrait networker ou, bien un opérationnel de votre entreprise qui pourra lui parler métier.
Vous devez créer l’échange, mais s’il y a « échange »(du gaulois cambiare qui veut dire « troquer »), ça veut dire que vous apportez quelque chose également (cf. point 2).
Alors posez-vous la question :
En tant que recruteur, qu’apportez-vous à vos candidats ?
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